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PLAIDOYER INTERNATIONAL

Symptôme de la misère profonde, visage de la pauvreté, le noma est une nécrose foudroyante qui se développe dans la bouche en commençant par une lésion bénigne pour finir par ravager atrocement le visage en détruisant rapidement ses tissus mous et osseux. Elle défigure profondément ses victimes, principalement de jeunes enfants entre 2 et 6 ans et les conduit à la mort dans 80% à 90% des cas. Ils ne seront plus jamais capables de se nourrir, de parler et de respirer normalement. La plupart du temps, ils seront rejetés par leur communauté qui y voit une malédiction.

Droits de l’homme

Le noma au programme des luttes pour les Droits de l'Homme aux Nations Unies.

En adoptant en mars 2012 une étude sur le lien entre la malnutrition sévère d'une population et les maladies de l'enfance en prenant le noma comme maladie emblématique, les États membres du Conseil des Droits de l'Homme ont reconnu le noma comme le marqueur de la pauvreté extrême.

Il s'agit de la première reconnaissance officielle au niveau international de cette maladie négligée. Elle permettra de renforcer la crédibilité du plaidoyer de la fondation Winds of Hope auprès des plus hautes instances nationales et internationales afin de mieux protéger les droits humains des enfants malnutris et d'agir plus efficacement contre cette dramatique affection qu'est le noma.

Lors de sa dernière session plénière, le Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies a adopté une étude sur « la malnutrition sévère et les maladies de l'enfance en prenant les enfants touchés par le noma comme exemple » (lien: UN Doc. A/HRC/AC/8/7). Cette étude met en évidence l'importance des conditions socio-économiques dans lesquelles les enfants naissent, grandissent et vivent par rapport à leur état de santé général. Elle recommande notamment que :
• La lutte contre la pauvreté et la malnutrition soit renforcée et poursuivie conformément aux principes des Droits de l’Homme ;
• Les efforts visant à s'attaquer au noma en Afrique doivent être renforcés mais également à l'échelle mondiale. A ce titre, l’OMS doit mettre en place de toute urgence une coordination internationale qui doit inclure la prévention, la détection précoce, la mise en place de soins de santé primaires, la chirurgie réparatrice et l’étude étiologique du noma;
• Le noma doit être officiellement répertorié comme maladie négligée par l’OMS, le but étant entre autre, de sensibiliser les autorités gouvernementales, les donateurs privés, la communauté médicale et l'opinion publique;
• Les États touchés doivent établir des plans d'action nationaux contre le noma et nommer une personne responsable du suivi de l’application de ces plans.

L'annexe de l'étude met particulièrement en avant les principes des Droits humains et les lignes directrices pour améliorer la protection des enfants les plus exposés, pour combler les lacunes des approches actuelles en matière de lutte contre le noma et pour changer le statut de cette maladie négligée (Annexe A/HRC/19/73).

La malnutrition, reconnue comme une violation des Droits de l'Homme, est considérée comme le principal facteur à risque du noma. C’est donc une avancée majeure qui a été réalisée en mars 2012 quand les 47 Etats membres du Conseil des Droits de l'Homme ont reconnu unanimement l’importance de cette étude.

Ce travail, entamé en 2009 à l’initiative de Winds of Hope, a été réalisé par Monsieur Jean Ziegler, membre du Comité consultatif du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, et Madame Ioana Cismas avec la participation active de la fondation Winds of Hope.

Le Conseil des Droits de l’ Homme des Nations Unies, composé de 47 Etats, est le principal organe intergouvernemental des Nations Unies en charge de la promotion et de la protection des Droits humains. Il examine périodiquement la situation des droits de l'homme dans chacun des 193 États Membres de l'ONU.

Le Comité consultatif des Droits de l'Homme des Nations Unies, formé de 18 experts indépendants, a pour principale fonction d’entreprendre des études mettant en évidence les difficultés rencontrées par les populations situées dans des zones nécessitant une attention particulière du Conseil des droits humains.

Mr Jean Ziegler est un homme politique et sociologue suisse, il est membre du Comité consultatif du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies. Il a été le rapporteur spécial auprès de l’ONU sur la question du droit à l’alimentation dans le monde. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dans lesquels il analyse notamment cette question.